Les Colonies Artistiques de Grez sur Loing

Grez sur Loing fut, à partir de 1860, le théâtre d'une intense activité artistique à l'instar d'autres villages d'Ile de France.


Le nom de Grez est bien connu des amateurs de plein air du XIXème siècle dans les pays aussi divers que les Pays Scandinaves, le Japon, la Grande-Bretagne, ou les Etats-Unis. en effet, à cette époque, les jeunes artistes venaient du monde entier étudier dans les ateliers parisiens. Dès les beaux jours, ils désertaient la capitale afin de peindre sur le motif.

C'est ainsi que Grez devint un lieu de séjour prisé de ces artistes désargentés, attirés par la proximité du chemin de fer et par l'accueil chaleureux qui leur était réservé dans les deux auberges situées au bord du Loing : la Pension Laurent et l'Hôtel Chevillon, aujourd'hui siège d'une fondation Suédoise, la Fondation de Grez sur Loing, créée pour y accueillir en résidence, des artistes scandinaves.


"Ce vieux pont, accroché sur les cimaises du monde entier..."

Ainsi s'exprimait Robert Louis Stevenson, l'auteur de l'Ile au Trésor, venu rejoindre son cousin le peintre Ecossais R.A Stevenson. Il séjourna à Grez à plusieurs reprises à partir de 1875. il y rencontra d'ailleurs sa future épouse Fanny Osbourne.

Outre ces monuments anciens, ce qui semble-t-il séduisait avant tout ces artistes, c'est la lumière exceptionnelle rendue par la présence simultanée de l'eau et de la forêt toute proche. Le mot d'ordre courait d'atelier en atelier "Venez à Grez, venez à Grez".

L'un des premiers à découvrir ce site, fut Jean-Baptiste Corot, dont le Pont de Grez date du début des années 1860. Il y revint à plusieurs reprises. Les frères Goncourt y séjournèrent de 1863 à 1865, mais ne semblent pas avoir conservé un souvenir impérissable des hivers passés au bord du Loing... Grez reçu la visite d'autres artistes français , certes moins connus, mais de talent.

Par contre, les plus célèbres peintres dans leurs pays respectifs, séjournèrent à Grez, Carl Larsson ou Karl Nordström pour la Suède, Sir John Lavery, Frank O'Meara pour les îles Britanniques, Seïki Kuroda ou Chu Asaï pour le Japon, les frères Harisson ou Robert Vonnoh pour les Etats-unis.

La vie était très studieuse le jour et très joyeuse le soir. Ces assemblées cosmopolites entretenaient de bonnes relations avec les Grézois, à qui elles demandaient fréquemment de poser, car sous l'influence du peintre de la paysannerie, Jules Bastien Lepage, nombreux furent les tableaux représentant des scènes champêtres avec les habitants du village.